Philippe Barrière, apiculteur depuis 1995
Je me suis installé en apiculture, en 1995, avec 350 ruches. J'ai fait construire ma miellerie, quelques années plus tard, sur la commune d'Apinac dans la Loire (42). Pour de multiples raisons, mais surtout celles liées à l'environnement, je pratique une apiculture de transhumance. Elle me permet d'apporter aux abeilles, une alimentation variée et régulière tout au long de la saison, lorsque les conditions météo sont favorables.
L’apiculture au fil des saisons…
Pour passer l’hiver, les ruches sont installées dans le Gard, depuis le mois de septembre. Là-bas, le climat est bien plus clément que chez nous et les colonies trouvent de la nourriture très tard dans la saison.
Au début de l'automne, la menthe poivrée et le lierre fournissent un bon apport, puis, l'arbousier donne son nectar au mois de novembre et permet aux abeilles de faire de bonnes réserves pour la période d'hiver. Les colonies se mettent enfin en état de léthargie et forment une grappe pour protéger les reines du froid.
Suivant les années, dès les premiers beaux jours en janvier ou février, tout ce petit monde se réveille et l'activité reprend. Les butineuses récoltent les premiers pollens et un peu de nectar sur les amandiers ce qui provoque le début de ponte chez la reine. Ces abeilles qui ont passé l'hiver ne vont pas tarder à disparaître il faut grossir les rangs pour les beaux jours qui approchent.
Pour moi, la saison commence début mars. Les colonies sont actives depuis plusieurs semaines et le couvain est conséquent. Malheureusement, certaines n'ont pas passé l'hiver et les pertes représentent souvent 30% du cheptel. La création de nouveaux essaims permettra de combler ces pertes.
Ce travail se poursuit jusqu'à la mi-avril lorsque les colonies sont déplacées sur les ruchers de productions. Trois ruchers sont disposés dans l'Isère pour produire du miel d'acacia et une cinquantaine de ruches sont déposées à la miellerie pour la production de gelée royale. A partir de là, en fonction de la météo et des floraisons, je pratique les transhumances. Elles se font la nuit, parce que les abeilles sont toutes dans les ruches et qu'il fait suffisamment frais. Certaines ruches sont déplacées en montagne alors que d'autres repartent vers le sud pour produire du miel de lavande. Au gré de la saison, elles produiront du miel de châtaignier, du miel de fleurs, du miel de montagne. Plus rarement, j'aurai le plaisir de récolter du miel de sapin.
A la fin du mois d'août, il faut transhumer une dernière fois dans le midi pour préparer l'hiver et c'est le cycle qui recommence.
La vente des produits de l’exploitation
La vente de mes produits se fait essentiellement dans les commerces aux alentours de chez moi ainsi que dans quelques magasins de producteurs. La présence des ruches et mon travail sur les ruchers ne me permettent pas de faire de vente à la miellerie. Les productions n'étant pas régulières chaque année, certaines variétés de miel peuvent ne plus être disponibles et d'une année sur l'autre, le miel n'a pas toujours le même goût. Pour vous cela peut être surprenant, mais c'est la garantie de consommer un miel qui n'a pas fait l'objet de manipulation. Afin de vous satisfaire au mieux, les seules opérations que je pratique sont la filtration pour éviter les impuretés et le défigeage pour faciliter la mise en pot.
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