Les engagements pour l'environnement de Philippe Barrière
Aujourd'hui tout le monde sait que les abeilles sont en grande difficulté. Si l'on se renseigne un peu, on découvre rapidement que les causes sont multiples. Je ne vais donc pas répéter ce que tout le monde sait déjà. Je vais juste partager mon point de vue découlant de mon expérience personnel.
On parle très souvent de l'effondrement de colonies. Je n'ai, heureusement, jamais été confronté à ce problème. J'ai par contre régulièrement des pertes hivernales et de plus en plus souvent des pertes estivales.
J'ai constaté que les années ou les productions étaient conséquentes, j'avais beaucoup moins de pertes hivernales et quasiment pas de perte estivales. Il y a, bien sûr, toujours des colonies qui disparaissent et je pense que ces pertes sont souvent dues à des faiblesses de la reine. Il est donc évident de penser que lorsque les abeilles produisent une grande quantité de miel, c'est qu'elle trouvent du nectar et du pollen en abondance. J'en conclue que la santé des abeilles dépend de la quantité de nourriture qu'elle peut trouver. Mais pas uniquement, car si c 'était le cas, les années de faible récolte, il suffirait de les nourrir artificiellement avec du sirop de sucre ou d'autres substitue pour leur assurer une bonne santé. Au fil des années, j'ai constaté que ce nourrissage artificiel, pourtant nécessaire, permettait de sauver une partie des colonies, mais que les pertes étaient importante. Comme nous, les abeilles ont besoin d'une nourriture suffisante et équilibrée.
Il est donc logique de se poser la question du manque de nourriture. Il suffit de se promener dans nos campagnes pour le comprendre. Il y a 50 ans , au printemps, les champs étaient fleuris par une grande diversité de plante. Aujourd'hui, ces champs, ou prairies n'existent plus. Ils ont été remplacés par du maïs, des céréales ou du ray grass. Les agriculteurs poussés par une politique de production et de bas prix ont du modifier leur façon de travailler.
Les haies qui séparaient les parcelles ont aussi été supprimées afin de pouvoir utiliser des machines toujours plus grosses et performantes. Ces haies jouaient un rôle essentiel en terme de biodiversité. Aujourd'hui, beaucoup d'insecte disparaissent et ensuite ce sont les oiseaux qui ne trouvant plus de zones pour s'installer et se nourrir quittent nos campagnes.
Alors pour enrayer ce processus, il y a quelques gestes individuels. Lorsque vous consommez, soyez attentifs à l'origine des produits. Pas uniquement la provenance géographique, mais choisissez des labels qui donnent des garanties de qualité ou environnemental. Chez vous, si vous avez la chance d'avoir un peu de terrain, laissez en un petite partie naturelle, que vous entretiendrez au minimum afin de laisser de la place pour les insectes ou les oiseaux. Vous pouvez également interpeller les maires pour qu'ils aient à leur niveau des actions en faveur de la biodiversité.
De mon côté, j'essaie, avec beaucoup de difficulté, de discuter avec les exploitants agricoles. Malgré tout, certains sont conscient des problème et nous arrivons à monter des opérations. Pour l'instant elles restent minimes, mais j'ose espérer qu'elles prendront de l'ampleur.
